Lundi
le 19 août 2013
Toujours
sur la Irish Loop : Cappahayden, Chance Cove Provincial park,
Portugal Cove, Trepassey et St-Vincent's
Après
une bonne nuit tranquille près du phare de Ferryland, nous
continuons notre circuit sur la Irish Loop. Plusieurs touristes font
ce circuit en moins d'une journée mais comme nous y passerons 3
jours, nous avons le temps d'arrêter à plusieurs endroits. Notre
premier arrêt est à Bear Cove car nous y prenons un sentier qui
mène à Cappahayden en passant le long de la côte. Cette partie du
long sentier St-John's et Cappahayden est visiblement peu fréquentée
et nous y sommes seuls ce matin. Le sentier passe dans la forêt,
sur les prés côtiers et sur la plage de galets. Nous voyons des
Tourne-pierres roux, un groupe de huards, plusieurs grands chevaliers
et un petit rorqual. L'aller-retour nous prend environ une heure
trente.
Nous
continuons notre route et faisons un détour pour aller voir le parc
provincial de Chance Cove. Le site est joli avec une belle plage de
galet mais le camping se fait dans le stationnement et il y a déjà
une bonne dizaine de roulottes qui y sont installées. On imagine le
concert de génératrice ce soir et cela nous fait fuir cet endroit.
Les trois derniers campings provinciaux où nous avons campé sont
tous victimes de la même maladie : les génératrices. Les
campeurs les utilisent à profusion et cela devient infernal à la
longue. Une pollution sévère par le bruit alors que normalement
dans les parcs on devrait s'attendre à une expérience en milieu
naturel de qualité. Nous en avons parlé aux préposés mais eux ne
semblent même pas y voir de problème. Autre pays, autres mœurs
dirait-on.
Nous
lunchons dans le parc loin du camping puis arrêtons au petit centre
d'interprétation de Portugal Cove où on nous donne des
renseignements sur la réserve écologique de Mistaken Point. C'est
là qu'on a retrouvé les fossiles les plus vieux au monde soit entre
560 et 575 millions d'années. Nous y rencontrons par hasard un
couple du Saguenay que nous croisons pour la troisième fois dans ce
voyage. Le monde est petit!
Le
prochain arrêt se trouve à Trepassey, ancien village français
comme son nom l'indique et où se trouvait durant un certain temps la
frontière entre la partie française et la partie anglaise de
Terre-Neuve. Nous allons visiter le site de l'ancienne batterie
installée ici à la fin du seizième siècle durant la guerre entre
les Anglais et les Américains afin de protéger le village des
Américains. Nous allons aussi voir le phare au bout de la pointe.
Le bâtiment est sans intérêt mais on y observe un phoque qui nage
dans les vagues qui se brisent sur les rochers. Très habile!
Depuis
Cappahayden, la végétation a bien changé. Nous sommes maintenant
une région écologique très particulière qu'on appelle les steppes
hyper océaniques. Il s'agit de landes formées de grandes étendues
de plaines herbacées et de tourbières qui s'entrecroisent. Les
arbres sont à peu près absents sauf en forme naine ou extrêmement
rabougrie. On se croirait dans les steppes de Mongolie me dit Hélène
même si nous n'y sommes jamais allés. La province a créé une
immense réserve faunique au centre de la péninsule afin de protéger
cet habitat pour le caribou. En effet, environ 3000 caribous vivent
sur péninsule d'Avalon selon les renseignement qu'on peut lire dans
une halte en bord de route. Nous scrutons attentivement les environ
jusqu'à l'horizon en essayant de voir un caribou. On a peu de
chance d'en voir car la saison des amours commence pour eux et ils
migrent vers le centre de la péninsule pour s'accoupler. Mais voilà
que j'observe 3 bêtes au loin. Oui des caribous! Et encore 5
autres qui sont couchés à proximité. C'est loin même avec les
jumelles. Heureusement, on a traîné notre télescope et moins de
deux minutes plus tard, il est installé sur son trépied pour nous
permettre de contempler ces bêtes qu'on a si peu l'occasion de voir
en nature au Québec, à moins d'aller dans le Grand Nord bien
entendu. Ou encore si l'on est vraiment chanceux, dans le Parc
national des Grands-Jardins près de Québec. Nous sommes très
contents de notre rencontre et on se félicite d'avoir apporter les
jumelles et le télescope.
Il y a des caribous sur cette photo! À gauche du lac un peu plus haut...Avec un télescope c'est beaucoup mieux! |
Notre
arrêt final pour aujourd'hui s'effectue à St-Vincent's. Nous
stationnons sur le grand barachois de galets qui sépare la mer d'un
long fjord fermé d'eau salée. Comment est-ce possible? C'est que
le barachois est peu élevé à un endroit et l'eau salée peut
entrer dans le fiord lorsque les conditions de marée et les vents
sont propices. On imagine par la hauteur du barachois que l'eau doit
monter très haut lors des grosses tempêtes. Nous marchons sur la
plage de galet en espérant voir des rorquals à bosse car il y en a
un grand nombre qui viennent ici en juillet pour se nourrir de
capelan. Mais on est tard en saison et il semble bien qu'il n'y ait
aucun rorqual retardataire dans la baie. Nous soupons à cet endroit
magnifique et comptons bien y passer la nuit, le sommeil bercé par
le bruit des vagues et des galets qui roulent sous leur puissante
action.
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