mercredi 31 juillet 2013

Étang Trout River et les Tablelands, Parc National du Gros Morne, Terre-Neuve

Mardi le 30 juillet 2013

C'est nuageux ce matin et on annonce de la pluie dans la journée. Nous quittons donc le camping assez tôt pour aller faire la randonnée le long de l'étang Trout River, un ancien bras de mer dans une vallée très encaissée au pied des Tablelands. Le sentier mesure un peu plus de 7 km soit 14 aller-retour. Au départ il passe par une forêt de sapin puis la végétation rapetisse rapidement au fur et à mesure que l'on se rapproche des Tablelands. Lorsque nous y sommes, on se retrouve dans le même paysage lunaire qu'on avait vu sur l'autre versant de ces montagnes. La pierre est rouge et la végétation éparse.






Le lac se rétrécit et l'on peut très bien voir par la couleur des plages de chaque côté de l'étranglement que les pierres ont des origines différentes. Il bruine de plus en plus souvent. On met l'imperméable, on l'enlève, on le remet. Mais avec 18 degrés, il fait relativement chaud lorsqu'on marche. Nous arrivons au bout du sentier vers 11h30. Nous prenons le temps de contempler la vue en s'assoyant un peu sur les deux chaises Adirondak placées là par le Parc comme au bout de presque tous les sentiers. Une bonne idée! Très concept en tous cas!








Nous revenons sur nos pas et arrêtons luncher sur une belle plage de galet le long du lac vers 12h45. La bruine est de plus en plus présente. Nous pensions que nous serions les seuls à marcher par ce temps aujourd'hui mais nous nous sommes trompés. On a rencontré neuf autres personnes ce matin, toutes après nous cependant ce qui fait qu'ils ont eu de la grosse pluie pour une partie de leur randonnée. Nous nous en sommes tirés de justesse car elle a vraiment commencer à notre arrivée au VR. On ne s'en plaindra pas.

Nous prenons la route, passons par le petit village de Trout River et nous nous rendons au camping de Lomon, notre cinquième dans le Parc. Notre site nous offre une vue magnifique sur la montagne Killdevil de l'autre côté de la baie Bonne. On entend un huard sur la baie.

Après une bonne douche, nous passons quelques moments à regarder la carte de Terre-Neuve et les guides touristiques afin de planifier un peu pour les trois semaines qu'il nous reste à passer sur cette immense île.

Il pleut toujours. Le reste de l'après-midi se passe en lecture, guitare et cuisine. Au programme ce soir, lecture et coucher tôt car on se lève de bonne-heure demain matin. Il y aura pas mal de route à parcourir!



lundi 29 juillet 2013

De Rocky Harbour à Trout River; Le secteur des Tablelands du Parc national du Gros-Morne, Terre-Neuve

Lundi le 29 juillet

De Rocky Harbour à Trout River; Le secteur des Tablelands du Parc national du Gros-Morne, Terre-Neuve

Nous partons dès le lever pour se rendre dans le secteur des Tablelands. À vol d'oiseau c'est à un vingtaine de kilomètres à peine mais comme il faut contourner toute la baie Bonne en auto, c'est plutôt cent kilomètres que nous parcourons aujourd'hui.

Nous prenons notre petit-déjeuner au centre d'accueil de ce secteur du Parc puis après avoir visité le Centre et pris connaissance des attraits particuliers du secteur, nous grimpons jusqu'au belvédère situé sur la montagne juste derrière. Un dénivelé de 350 m qui démarre bien la journée et qui assure une bonne digestion du déjeuner. La vue est magnifique tout au long de la montée mais elle coupe littéralement le souffle lorsqu'on est au sommet. D'un côté la baie Bonne, ses deux embranchements et Norris Point et de l'autre les Tablelands qui nous impressionnent par leur forme et leur couleur rouge brique. Cette couleur est due à la Serpentine une sorte de roche qui contient beaucoup de fer et qui rouille en surface en s'oxydant. La serpentine contient plusieurs autres métaux dont du nickel qui est relativement toxique pour nombre de plantes. On retrouve souvent des plantes rares dans les secteurs de serpentine car elles pu survivre grâce à leur résistance contrairement aux compétitrices.







Après ce sentier qui consistait finalement en une bonne entrée, nous nous rendons environ dix kilomètres plus loin sur la route en direction de Trout River, l'un des nombreux villages adjacents ou même enclavés dans le Parc. Nous y faisons le fameux sentier qui part du pied des Tablelands et qui se rend aux jardins verts en bordure de mer, quelque 250 m de dénivelé plus bas. Cela nous prend environ une heure à descendre et après y avoir pris notre lunch puis flâné sur la plage nous remontons en 1h15. C'était intéressant de voir sur la plage les roches volcaniques qui datent de 550 millions d'années et qui ont surgi des profondeurs de la terre lorsque deux plaques continentales se sont séparées. Un autre phénomène unique qu'on peut remarquer dans le Parc du Gros-Morne. Ce sont d'ailleurs ses formations géologiques tout à fait uniques et qui démontrent très bien le phénomène de la dérive des continents qui ont permis au Parc de se classer parmi les sites naturels du patrimoine mondial de l'UNESCO.  Sur le chemin du retour, une couvée de Tétras nous fait un petit spectacle.  Pas peureuses les petites!











Nous reprenons la route pour une dizaine de kilomètres pour se rendre tout au bout de la route, au camping du Parc à Trout River. On entrevoit en passant la vallée glacière de Trout River flanquée par les Tablelands d'un côté et une falaise de granit de l'autre. Un beau contraste.

Après nos deux randonnées de la journée, rien de tel qu'une bonne petite bière froide avant de passer sous la douche. Nous soupons encore au poisson frais. Aujourd'hui c'est le flétan qui est à l'honneur. Ce sera certainement aussi bon que les pétoncles d'hier.

Au programme ce soir, petit feu de camp, lecture et dodo par trop tard car on a une autre belle randonnée qui nous attend demain.



Retour vers Terre-Neuve : Blanc-Sablon à Rocky Harbour et le Parc National du Gros Morne

Dimanche le 28 juillet 2013

Retour vers Terre-Neuve : Blanc-Sablon à Rocky Harbour et le Parc National du Gros Morne

La pluie torrentielle s'est calmée cette nuit et nous nous levons vers 6h avec un beau soleil déjà bien levé. En fait il est 4h30 du matin car nous avons passé la nuit à Blanc-Sablon au Québec. Mais comme l'horaire du traversier est à l'heure de l'île de Terre-Neuve, nous n'avions simplement pas changé l'heure à nos montres. Nous nous pointons au traversier et avons le numéro 6 pour la liste d'attente. Notre réservation n'était que pour demain midi et comme on avait pas mal vu ce qu'on voulait voir de ce côté-ci du détroit de Belle-Isle, nous avons devancé quelque peu notre départ. Nous embarquons de justesse sur le traversier. 




La mer est calme et une heure et demie plus tard nous accostons à St-Barbe. Malheureusement il y a une panne électrique et le quai ajustable ne peut s'abaisser pour nous recevoir. Le bateau doit donc changer de quai et cela prend une bonne demie heure de plus pour que l'on puisse débarquer. Le temps est magnifique et il fait plus chaud qu'au Labrador. Un bon 18 degrés bien chaud! Nous roulons jusqu'à Rocky Harbour avec un petit arrêt pour réserver un site au camping de Berry Hill dans le parc national du Gros Morne. Nous pique-niquons à la buanderie en regardant la Bonne Bay pendant que la lessive se fait. Nous faisons ensuite quelques courses : du bon pain entier et des muffins chez Earle et des bons produits de la mer à la poissonnerie du quai : flétan, pétoncles et langues de morues. Par contre pour les fruits et légumes c'est la catastrophe. Dans les deux petites épiceries de ce village de mille habitants c'est rarissime et en plus c'est dans un état déplorable, flétri, germé, sur le bord de la pourriture. On se reprendra dans quelques jours en passant à Deer Lake. Du moins espérons-le.

Avant de s'installer au camping, nous faisons un court sentier qui nous mène au sommet de la colline Berry près du camping. De là-haut, on a d'excellents points de vue sur la baie, la mer, le Gros Morne et les Tablelands. De quoi se mettre en appétit pour demain...


Le Gros-Morne vu de Berry Hill


dimanche 28 juillet 2013

De Red Bay, Labrador jusqu'au bout de la route 138 à Vieux-Fort, Québec

Samedi le 27 juillet 2013

De Red Bay, Labrador jusqu'au bout de la route 138 à Vieux-Fort, Québec

Il a plu à verse toute la nuit et ce matin c'est pire encore. Il fait 10 degrés seulement. Nous prenons la route jusqu'au Parc provincial de Pinware où nous prenons une bonne douche. Nous arrêtons ensuite au centre touristique d'Anse-au-clair pour se brancher sur internet et mettre le blog à jour . Il pleut toujours très fort.

Nous passons par Blanc-Sablon où nous faisons quelques provisions chez Joncas. Puis nous faisons route vers l'ouest sur la 138. Le paysage bien que masqué quelque peu par la brume, les nuages et la pluie nous apparaît charmant. Jolies collines, baies découpées et végétation basse apparentée à la toundra. Les petits villages sont sympathiques dans le fond des baies abritées par des îles. Nous visitons le petit centre d'interprétation de Middle Bay où les Basques venaient chasser la baleine au 16e siècle.





En passant nous voyons un site de culture de moules et un autre de pétoncles. Nous arrivons finalement au petite village de Vieux-Fort où la route 138 se termine. À vol d'oiseau, nous sommes à 230 km de Kegaska où elle se termine de l'autre côté. Quand cette route sera-t-elle complétée? Bien malin qui pourrait le deviner. Plusieurs décennies encore compte tenu des coûts énormes en cause et du peu de population impliquée.

La croix à Vieux-Fort, Québec

Vieux-Fort, le bout de la route 138 sur la Basse-Côte-Nord

Nous revenons en fin d'après-midi, toujours dans la grosse pluie, à Blanc-Sablon après un petit arrêt à la superbe chute Brador à l'ouest du village. Nous nous installons pour souper et pour la nuit près de l'aréna un peu à l'abri du vent. Il pleut encore des cordes et il fait 10 degrés.  Vivement le chauffage à essence!.

samedi 27 juillet 2013

De Pointe Amour à Red Bay, Labrador

Vendredi 26 juillet 2013

De Pointe Amour à Red Bay, Labrador

Dès 8 h 30, nous prenons le sentier qui longe la côte près du phare de Pointe Amour. D'étranges formations rocheuses en forme de petits carrés juxtaposés attirent notre attention. Il s'agit d'ancêtres disparus des coraux qui occupaient cette côte à une époque où elle se trouvait près de l'équateur... Le climat a bien changé depuis. Il fait à peine 10 degrés ce matin avec un bon vent...

Le phare de Point Amour


Fossiles datant de 550 millions d'années 


Puis nous nous dirigeons vers l'entrée de la baie de Forteau qui a vu sombrer plusieurs navires. Nous pouvons voir des vestiges métalliques de la carcasse du HMS Raleigh et du HMS Lily. Plusieurs morts lors de ces naufrages, sans compter celles de tous les petits pêcheurs qui périrent en mer à cause de la brume, des courants et des tempêtes. Le détroit de Belle-Isle a bien mauvaise réputation...




Vers 9 h 45, nous visitons les bâtiments du phare. Excellente exposition montrant la vie du gardien de phare mais aussi les caractéristiques de sa construction. De plus, nous apprécions l'historique des cartes géographiques montrant le détroit de Belle Isle depuis l'époque des premiers espagnols à venir sur ces côtes jusqu'à aujourd'hui. Puis, nous montons avec un guide au sommet du phare de plus de 30 m, le 2e plus haut au Canada après celui de Cap Desrosiers en Gaspésie. La vue est exceptionnelle sur le détroit et aussi sur le Labrador. Après la visite, nous observons deux baleines et un baleineau juste au large. Probablement des rorquals communs.




Et nous reprenons la route vers Red Bay. 

La route le long de la côte du Labrador


Une pause au parc provincial de Pinware pour luncher nous permet de voir un iceberg finir son périple dans l'embouchure de la rivière Pinware, une superbe rivière à saumon. 

La fin d'un iceberg


Vers 14 h, nous arrivons au site historique de Red Bay, géré par Parc Canada. Un petit film nous permet de réaliser l'ampleur des recherches archéologiques menées pour documenter la vie des Basques à l'époque où ils venaient ici chasser la baleine et transformer son gras en huile devant alimenter les lampes européennes au 16e siècle (1540-1580 environ). Ils chassaient la baleine franche et la baleine boréale, deux espèces presque disparues aujourd'hui à cause justement de la surexploitation.




Puis nous allons visiter le second centre d'information où les artéfacts sont exposés. Un galion utilisé à l'époque pour transporter l'huile de baleine jusqu'en Espagne a fait naufrage dans la Red Bay et a été retrouvé et récupéré pièce par pièce par les archéologues. Cela a permis de reconstituer le bateau, ses méthodes de construction et celles des barriques utilisées pour transporter l'huile.

Nous prenons ensuite un petit bateau pour nous rendre à Saddle Island, à 500 mètres du rivage. Cette île protège la baie et en fait un havre très sécuritaire. Elle abritait une grande partie des installations des Basques, tant les fondoirs que les fabriques de barriques. Les fouilles ont permis de mettre à jour les vestiges de ces installations (qui ont été réenterrés afin de les protéger) et aussi des vestiges d'autres peuples ayant utilisé ces lieux au fil du temps (amérindiens, paléoesquimaux).

Traversée à Saddle Island, Red Bay, Labrador

Restes de tuiles de toît en terre cuite amenées par les Basques

Le Bernier

Restes de fondoirs à graisse de baleine (enterrés)


Nous revenons au village vers 16 h et comme le temps se couvre de plus en plus, nous décidons d'aller faire une randonnée au sommet de la colline surplombant la baie avant la pluie. Le sentier est constitué d'un trottoir de bois et d'escaliers (plus de 900 marches) agrémenté de panneaux explicatifs. Il nous donne accès à une vue magnifique sur le détroit, la baie et le Labrador. Deux hélicoptères passent devant nous, font le tour de la Baie et continuent leur route le long du détroit. Nous apprécions la vue et redescendons vers 18 h. Chanceux, la pluie ne commence qu'une fois entrés dans notre véhicule...



L'escalier menant au sommet de Tracey Hill, Red Bay, Labrador

Red Bay et Saddle Island, Red Bay, Labrador


Nous passerons la nuit ici, dans le stationnement du sentier surplombant la baie. Souper de morue fraîche avec une bon riz, des légumes et du vin! Une excellente journée sur la côte du Labrador vient de s'achever.